Édition Gallimard (Folio), 2008, 152 p. |
Note attribuée : 6/10
Quatrième de couverture : « Sur le pont, je passai derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait regarder le fleuve. De plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation... J'avais déjà parcouru une cinquantaine de mètres à peu près, lorsque j'entendis le bruit, qui malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d'un corps qui d'abat sur l'eau. Je m'arrêtai net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j'entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s'éteignit brusquement. »
Avis : Il s'agit d'un court roman (environ 150 pages) d'un grand auteur et philosophe français, prix Nobel de littérature (1957). À noter qu'Albert Camus (1913-1960) est plutôt connu pour L'étranger et, dans une moindre mesure, pour La peste ; La chute est donc un peu occultée par ces deux œuvres.
Dans ce roman, l'intrigue est réduite au minimum pour ne pas dire inexistante. En effet, il s'agit d'une conversation entre deux personnes rencontrées dans un bar et qui s'étale sur plusieurs séances. Une conversation ? Plutôt un monologue car seul le personnage principal prend la parole, et même un soliloque : étant vraiment sûr de l'existence réelle du second interlocuteur ?
Lors de la confession de ce juge-pénitent (c'est ainsi que se défini le protagoniste), différents thèmes sont abordés : l'absurde (un thème cher à l'auteur), le rapport aux autres, la culpabilité, la liberté, la mort, etc.
On reconnaît le style de Camus : des phrases courtes et un vocabulaire abordable, mais cette apparente simplicité cache un style incisif et percutant et donne à l'œuvre, comme par magie, une grande profondeur : c'est là le génie de Camus.
Il y a cependant un défaut : l'absence d'intrigue. Aussi, je comprends que certains lecteurs ne puissent pas aimé ce livre à cause de sa forme assez rebutante et déconcertante de monologue monolithique. Personnellement, j'ai moyennement apprécié ce texte et je l'aurais d'avantage aimé s'il était étoffé d'une bonne intrigue. Le résultat aurait été un excellent roman.
Conclusion : Assez bon livre avec un très bon fond mais desservi par la forme. Si vous cherchez une intrigue et du suspens, passez votre chemin. Mais si vous êtes à la quête d'un texte au riche contenu philosophique et qui vous fait réfléchir, vous avez frappé à la bonne porte. Je pense d'ailleurs que plusieurs relectures aidées de critiques dédiées s'imposent pour saisir les subtilités de La chute.
P.-S. Aux éditions Gallimard. Dans l'édition Folio (dépôt légal juin 2008) rubrique « Du même auteur » sont listées les œuvres de Le Clézio et n'ont celles de Camus. Comme il s'agit de deux prix Nobel, l'honneur est sauf...
Avis : Il s'agit d'un court roman (environ 150 pages) d'un grand auteur et philosophe français, prix Nobel de littérature (1957). À noter qu'Albert Camus (1913-1960) est plutôt connu pour L'étranger et, dans une moindre mesure, pour La peste ; La chute est donc un peu occultée par ces deux œuvres.
Dans ce roman, l'intrigue est réduite au minimum pour ne pas dire inexistante. En effet, il s'agit d'une conversation entre deux personnes rencontrées dans un bar et qui s'étale sur plusieurs séances. Une conversation ? Plutôt un monologue car seul le personnage principal prend la parole, et même un soliloque : étant vraiment sûr de l'existence réelle du second interlocuteur ?
Lors de la confession de ce juge-pénitent (c'est ainsi que se défini le protagoniste), différents thèmes sont abordés : l'absurde (un thème cher à l'auteur), le rapport aux autres, la culpabilité, la liberté, la mort, etc.
On reconnaît le style de Camus : des phrases courtes et un vocabulaire abordable, mais cette apparente simplicité cache un style incisif et percutant et donne à l'œuvre, comme par magie, une grande profondeur : c'est là le génie de Camus.
Il y a cependant un défaut : l'absence d'intrigue. Aussi, je comprends que certains lecteurs ne puissent pas aimé ce livre à cause de sa forme assez rebutante et déconcertante de monologue monolithique. Personnellement, j'ai moyennement apprécié ce texte et je l'aurais d'avantage aimé s'il était étoffé d'une bonne intrigue. Le résultat aurait été un excellent roman.
Conclusion : Assez bon livre avec un très bon fond mais desservi par la forme. Si vous cherchez une intrigue et du suspens, passez votre chemin. Mais si vous êtes à la quête d'un texte au riche contenu philosophique et qui vous fait réfléchir, vous avez frappé à la bonne porte. Je pense d'ailleurs que plusieurs relectures aidées de critiques dédiées s'imposent pour saisir les subtilités de La chute.
P.-S. Aux éditions Gallimard. Dans l'édition Folio (dépôt légal juin 2008) rubrique « Du même auteur » sont listées les œuvres de Le Clézio et n'ont celles de Camus. Comme il s'agit de deux prix Nobel, l'honneur est sauf...
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