Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, Stefan Zweig

Édition Le Livre de Poche,
2011, 158 p
Note attribuée :  8/10 

Quatrième de couverture : Scandale dans une pension de famille « comme il faut », sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un des clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée... Seul le narrateur tente de comprendre cette « créature sans moralité », avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle. Ce récit d'une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l'auteur d'Amok et du Joueur d'échecs, est une de ses plus incontestables réussites.

Avis :
 Après Le joueur d'échecs, Amok et Amerigo, voici la quatrième œuvre que je lis de Stefan Zweig (1881-1942). Cet auteur autrichien est passé maître dans l'art de la nouvelle et il le prouve encore une fois avec Vingt-quatre heures de la vie d'une femme.

Dans cette nouvelle, Zweig déploie son style habituel : une langue poétique où on sent que le vocabulaire employé a fait l'objet d'un grande attention. Zweig a toujours préféré les courts textes aux longs romans et ce choix est bien justifié : son style
 alliant précision et concision est parfaitement adapté au genre de la nouvelle.

Le thème central abordé dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme est le même que dans les nouvelles 
Le joueur d'échecs et Amok : la passion, cette passion aliénante qui mène inéluctablement l'individu à son autodestruction.

La grande finesse de l'analyse psychologique des personnages prouve par ailleurs que Zweig était un très bon connaisseur de l'âme humaine, de ses sensibilités et de ses tourments. Avec ses remarquables connaissances en matière de psychologie humaine, cet écrivain aurait fait un excellent psychanalyste et il n'est pas étonnant d'apprendre qu'il était un ami et un grand admirateur de son illustre compatriote Freud et auquel il a consacré une biographie.


En comparaison avec 
Le joueur d'échecs et avec Amok, je trouve que la présente nouvelle est légèrement inférieure et cela pour deux raisons : la première se situe au niveau de l'intrigue qui est moins élaborée dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ; la seconde correspond à l'ambiance « voyage en paquebot » présente à la fois dans Le joueur d'échecs et dans Amok mais absente dans cette œuvre.

Dernière remarque : il faut saluer le travail des éditions Le Livre de Poche. Outre une passionnante biographie 
– environ 30 pages consacrées à Zweig – qu'on trouve à la fin de la plupart des recueils de nouvelles ; il y a aussi les couvertures des récentes rééditions qui sont pour la plupart bien réussies. Dans le cas du présent livre, la photo sur la couverture dégage une indicible sensualité.

Conclusion :
 Très bon livre. Pour ceux qui veulent découvrir l'œuvre de Zweig, je vous conseille ce court récit, Le joueur d'échecs ou encore Amok : non seulement la lecture de ces nouvelles ne prend pas beaucoup de temps, mais en plus, vous ne serez pas déçus. 

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